alex et klo à Tokyo

carnet d'un voyage de noces

posté le 05-04-2012 à 17:56:33

04/04/2012 : Tsukiji market

  

On est rentrés de Ginza mardi soir vers 23h. Une petite douche, un petit tour sur le blog... le temps passe... on n'est pas fatigués... ah oui ! Il est quand même 2h du mat ! Bon, ben...on n'est pas fatigués. A 3h du mat... Toujours réveillés... A 4h, toujours en forme. C'est pas possible ! On se demande si on s'endormira un jour (ce doit être le vent super-vivifiant d'Odaiba). A 4h15, j'ai envie d'aller fumer une cigarette (bien sûr, on ne peut pas fumer dans l'hôtel qui ne contient pas de "smoking area") ce qui implique de sortir pour trouver un endroit autorisé... On décide de sortir faire un tour.

 

Ni une, ni deux, on s'habille et on décide de se rendre à Tsukiji Market : le plus grand marché au poisson du monde. Il y a là bas, un restaurant minuscule, le "Daiwa sushi" auquel on peut manger "les meilleurs sushi du monde" (si tôt pêché, si tôt mangé). Ils ont la réputation d'avoir un poisson si frais et tendre qu'il fond sur la langue. Bien sûr, qui dit restaurant minuscule et meilleur en quelque chose, dit qu'il faut se lever tôt. De tout ce qu'on avait prévu, c'était la chose qu'on appréhendait le plus parce que qu'il faut être sur place vers 6h pour pouvoir l'apprécier.

 

Bref, on ne dort pas, on se sent en forme autant profiter d'être déphasés pour aller faire cette découverte. Sur le chemin, on tombe sur un petit sanctuaire au coeur de la ville.

 

 

 

 Ça c'est un Tori (là, il y en a plusieurs), c'est une sorte de porte qui marque l'entrée d'un sanctuaire. Il y en avait un immense à l'entrée mais il faisait trop sombre pour une photo.

 

 

 

 

 Il y avait plein de tablettes en bois avec des prières écrites dessus.  La croyance veut qu'on écrive un voeu sur un papier, on le noue sous un arbre pour que la divinité qui se trouve dans l'arbre le réalise. Si ce qu'on a souhaité se réalise, il faut revenir déposer un nouveau papier pour remercier la divinité.   

 

 

Tout est si paisible... Le jour se lève (beaucoup plus vite que chez nous), nous passons faire un tour à Kabukichô qui est le quartier "chaud" avec des bars et des boîtes de nuit (où nous reviendrons certainement). Nous croisons quelques japonais complètement bourrés (même bourrés, ils ne crient pas et ne traversent pas au rouge... ils respectent). Puis, on attrape le métro : direction Tsukiji.

 

 

Tokyo, 4h15 du matin.

 

Arrivés au marché, il fait grand jour et nous pénétrons dans un des hangars.  Ils n'ont pas vraiment de murs (pour l'aération sûrement). Le premier hangar dans lequel nous entrons est consacré aux légumes donc l'odeur est assez soft. De ce que j'en ai vu à la télé, ça ressemble à Rungis en moins bien éclairé et ouvert sur l'extérieur. A l'intérieur, il faut faire très attention, les employés ont l'habitude des touristes mais ça n'empêche pas qu'ils travaillent, par conséquent, ceux qui se déplacent en "transpalettes à moteur" foncent et il faut bien faire attention à ne pas rester au milieu (ce qui est assez difficile), du coup, je n'ai pas pris beaucoup de photos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'avoue que les poissons morts partout (ou même vivants qui se débattent encore dans leur caisse en polystyrène), l'odeur (même si elle n'est pas très forte) qui commence à me retourner le ventre, les morceaux de nageoires par terre... ça n'a pas dû aider pour la suite. Après avoir tourné dans le marché 30 min (il n'y a pas grand chose à voir finalement), Alex a demandé notre chemin à un policier et on a enfin fini par trouver ce fichu restaurant. Il y avait la queue sur le trottoir alors on s'est dit que ça devait être là. On a tourné à l'angle de la rue pour vérifier si c'était là, et dans une ruelle (chez nous, ça fait la taille d'une rue normale mais à l'échelle de Tokyo, c'était une ruelle), il y avait plusieurs queues devant plusieurs restaurants. Alex a interrogé des touristes qui, comme nous, sont venus manger les "meilleurs sushi du monde" pour savoir quel resto est le bon et nous voilà partis pour faire la queue nous aussi.

 

Il y a deux portes côte à côte, on ne sait pas vraiment pour laquelle on attend mais on verra bien. On arrive à hauteur du panneau du menu : soit on goûte plusieurs pièces de sushi (à 7€ les 2 pièces) soit on prend un menu à 35€ pour 12 pièces avec un thé vert et une soupe. 70€ le petit déj, ça fait un peu cher mais bon, on est venu au bout du monde pour tenter des expériences alors, allons jusqu'au bout. De temps en temps, une petite mamie japonaise sort du restaurant de droite pour replacer correctement les gens qui font la queue (même ça, ça ne se fait pas n'importe comment). On commence à se rapprocher du restaurant, je soulève le petit rideau et prend une discrète photo de l'intérieur...

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

"Ah oui, c'est carrément petit, ça explique pourquoi on attend si longtemps". Le restaurant peut contenir une dizaine de personnes.

 

Puis c'est enfin à nous.

 

Nous sommes très près des trois chefs. La petite mamie nous apporte une tasse de thé vert et le "festival" commence. Ici, ce n'est pas le chef qui s'adapte à vous mais vous qui devez vous adapter au chef, vous devez manger au rythme où il cuisine. Pour la partie suivante, je vais décrire mes impressions et Alex décrira les siennes ensuite car nous avons eu un ressenti très différent.

 

Le premier sushi (boule de riz surmontée de poisson) était blanc. Le poisson avait un aspect brillant. Je déteste ne pas savoir ce que je mange. Je m'attendais à quelque chose de très gluant mais pas du tout, c'est au contraire assez ferme, caoutchouteux, j'ai du mal à le mâcher d'autant que chaque pièce est assez volumineuse. Je mâche, je mâche... mais qu'est-ce qui m'arrive ??? Je prends feu ou quoi ? J'ai les yeux qui pleurent, j'ai l'impression que mes narines crachent des flammes... je ne sens plus que le goût du wasabi. Le wasabi, ça a le goût de la moutarde en 1000 fois plus fort. Pour que le wasabi aient la même force qu'une goûte de moutarde, il faut en mettre dans la bouche une petite pointe de couteau. J'ai cru que j'allais exploser. Vite un peu de thé vert. Mais c'est dégueu ! On dirait de la vase, c'est épais, horrible, ça n'a pas le goût du smecta mais en bouche, ça a la même texture qui donne envie de vomir ! Au moins ça calme le goût du wasabi.

Le suivant est fait avec un poisson plutôt rouge. Le poisson est tellement frais qu'il n'a pas un goût de poisson, on ne sent que sa texture, seul il serait excellent. J'appréhende le wasabi (et j'ai raison), j'ai l'impression de prendre feu une deuxième fois. Oh non ! Je ne vais pas re-boire de ce thé horrible... bon allez, juste une gorgée (à tous ceux qui croient boire du thé vert, je vous assure que vous ne savez pas ce qu'est le thé vert, le vrai). Le troisième est à la crevette (sans wasabi), celui-ci est très bon.

Ensuite le chef nous prépare des maki (poisson enveloppé de riz et enroulé dans une feuille d'algue). Ça j'aime bien, il ne devrait pas y avoir de problème. J'en prend un au thon rouge, ça a le même goût que ceux qu'on trouve chez nous au thon pas rouge. Le suivant est à quelque chose de rose-orangé un peu brillant. Je le mets dans ma bouche et quand je mâche, j'ai une drôle d'impression : il y a un truc qui éclate dans ma bouche, je le sens sur ma langue... CE SONT DES OEUFS DE POISSON !!! La sensation est affreuse, je ne m'y attendais vraiment pas, ils sont énormes, à vu de langue, au moins 3-4 mm. J'avale tant bien que mal, ça n'a pas vraiment de goût mais c'est la texture qui me gène. Une nouvelle gorgée de thé... je commence à avoir du mal.

Le suivant est encore plus gros. C'est du je-sais-pas-quoi orangé-jaune enroulé dans une feuille d'algue. Allez, je me lance ! Ça rentre pas dans ma bouche. Je ferme la bouche, mâche tant bien que mal et... Oh p***** ! Je me retiens de vomir de justesse. Le chef m'a vue et se marre, lui il doit en voir tous les jours. Alex lui fait signe que j'en ai trop mis dans la bouche. J'essaye de faire de mon mieux pour avaler mais mon corps refuse. Il essaye de m'en empêcher une nouvelle fois, mais je me retiens encore. Il FAUT que j'avale ce truc ! Je mâche, je mâche... tout mon corps me hurle "mais t'es folle ou quoi ? Crache ce truc ! C'est encore vivant dans ta bouche!", je réprime un troisième renvoi et réussi enfin à avaler. Je reprends mon souffle, les larmes aux yeux. Allez Chloé (je m'encourage), il doit en rester deux ou trois, s'il y en a un qui m'inspire pas, je ne le mange pas. Il y a un bout d'omelette. Omelette, je prends pas trop de risques. Mais c'est quoi cette omelette ? Elle est archi-sucrée ! La petite mamie a déposé un bol de soupe devant moi, je ne veux même pas y toucher, j'ai trop peur d'avaler encore quelque chose. En sortant de ce resto, je me fais une promesse : les sushi au petit-déj, plus jamais. Par chance, on retombe sur la smoking area que j'avais repéré en arrivant. J'ai même du mal à fumer une cigarette, j'étais tellement stressée de peur de vomir dans le restaurant qu'à chaque fois que j'entrouvre la bouche, ma mâchoire se bloque. C'est la pire expérience culinaire de ma vie. 

 

 

 

C'est le noir et orange qui m'a presque fait vomir. Vous ne savez pas ce que c'est ? Nous non plus.

 

Note : trois mois après notre retour, j'en avais marre de ne pas savoir et j'ai cherché. Ce truc horrible, c'est de l'oursin. Je suppose maintenant que pendant que je me battais contre moi-même pour l'avaler, lui se battait contre moi pour ne pas être mangé. Il ne fait plus aucun doute qu'il était encore vivant.)

 

 

Alex :

Pour moi, c'est légèrement différent comme expérience : alors les suhis c'est pas ma passion, mais en France ça passe assez bien. Là, c'est frais de chez frais et le poisson fond dans la bouche, mais pas le riz. Côté goût, ça ne vaut pas 35€ le set, le thé est imbuvable mais parfait pour soulager le feu du Wasabi et l'expérience crème vivante indescriptible est immonde. C'est la première fois que je suis ravi de savoir manger vite, je devance le chef et garde le rythme. La soupe Miso est insipide, le poisson qu'elle contient a encore des écailles et deux arrêtes sur un bout de colonne vertébrale à vous faire un piercing au palais. Lorsque Klo a eu son renvoi tout allait encore, bien que j'ai eu peur de vomir moi aussi (et que la réaction s'enchaîne dans la salle) si elle vomissait. Voilà une expérience vraiment locale et à faire sans réfléchir comme un saut à l'élastique.

 

Conclusion :  Heureusement qu'on ne s'est pas levés spécialement pour ça ! L'effet de surprise et la fatigue on sûrement joué sur notre répulsion mais quoi qu'il en soit, on ne regrette pas car on voulait vraiment le tenter. 

 

 


Commentaires

 

1. ZEINA  le 09-04-2012 à 20:41:22

ca a l'air vraiment jolie ces sanctuaires

2. ZEINA  le 09-04-2012 à 20:46:33

j'ai rigolé pendant ta description culinaire klo mais ta du en baver. ce truc orange a l'air degeu

3. alex-et-klo-a-tokyo  le 09-04-2012 à 21:30:36  (site)

Tu as une idée de ce que ça peut être ? Je crois que c'est encore vivant dans mon ventre depuis une semaine...

 
 
 
 

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